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L’arbre qui cache la forêt
Strasbourg, le 15 octobre 2012
Le GCO, l’arbre qui cache la forêt
Le débat ressuscité entre partisans et opposants au GCO est fort instructif et mobilise beaucoup d’énergie.
Ce débat, GCO ou non, en cache un autre, beaucoup plus difficile à fonder et autrement plus important : comment faire pour transformer en voie ordinaire l’autoroute qui traverse l’agglomération strasbourgeoise ? Cette autoroute, qui coupe l’agglomération en deux, avec ces encombrements permanents, ces accidents mortifères, est aujourd’hui une gabegie économique, une pollution spatiale et atmosphérique et une véritable menace pour la santé des habitants de l’agglomération. Face à cette question le problème du GCO semble bien être « l’arbre qui cache la forêt ».
C’est donc dans la perspective du développement de l’agglomération qu’il conviendrait d’aborder la question.
Nous constatons qu’environ 60% de la circulation qui encombre les voiries primaires est interne à l’agglomération et qu’elle consiste essentiellement à relier entre eux ses différentes villes et quartiers. Il est donc légitime de s’interroger sur l’amélioration et le développement du réseau de transports en commun.
L’hypothèse à long terme qu’il conviendrait d’examiner repose sur l’agencement simultané de 2 lignes circulaires de tramway et de l’aménagement d’un réseau de voiries primaires permettant de soustraire l’agglomération à la circulation internationale et nationale
et ainsi de neutraliser la portion d’autoroute qui traverse l’agglomération.
Pour le tramway :
1 – réalisation d’une première ligne circulaire intérieure qui relie la gare au nouvel hôpital, à la place du Marché du Neudorf, à l’Ilette (futur secteur à urbaniser), aux avenues de la Forêt Noire et des Vosges (secteur le plus dense de la ville) et jonction avec la gare.
2 – puis d’une seconde ligne circulaire extérieure, faisant le tour de l’agglomération, en reliant Bischheim, Schiltigheim, Oberhausbergen, Hautepierre, Eckbolsheim, Ostwald, Illkirch-Graffenstaden, Neuhof, Neudorf, la Citadelle – Starlette dans le port, La Robertsau à Bischheim.
3 – le renforcement des relations Sncf (des tram-trains ou des matériels conventionnels) assurant liaisons et correspondances avec les lignes de tramway.
4 – la création de nouveaux parkings relais aux intersections du réseau de voirie avec la ligne de tram circulaire extérieure, et simultanément une politique stricte de stationnement dans l’ensemble de la partie agglomérée.
Pour la voirie primaire :
Au Nord, relier la D 44 à l’A5 en Allemagne par l’aménagement de la D2 via Rheinau ; au Sud prolonger l’aménagement de la N 353 jusqu’à Offenburg – A5 ; du Nord au Sud terminer la voie inter-ports le long du Rhin en reliant la D2 réaménagée à la N 353 ; à l’Ouest, compléter le dispositif par le GCO, dont finalement rien n’oblige à l’aménagement impérial proposé.
Transformation de l’A 35 dans la traversée de l’agglomération strasbourgeoise.
L’aménagement progressif et conjoint de ces différentes dispositions permettrait de transformer la portion de l’A 35 traversant l’agglomération depuis l’échangeur de Vendenheim au Nord jusqu’à l’échangeur d’Illkirch-Graffenstaden – La Vigie au Sud. Une coupure majeure du territoire métropolitain serait ainsi largement atténuée. Les terrains dégagés permettraient de réaliser de l’ordre de 500 000 m²
de logements, de bureaux ou équipements.
Ces hypothèses de travail (précisément décrites sur le site strasbourg2030.com) ont été à plusieurs reprises exposées aux élus de la Ville.
Micha Andreieff,
Michel Messelis,urbanistes.